Mon parcours
Je ne m'étais pas posé la question de l'allaitement avant d'être enceinte.
Cela me semblait être la suite logique de la grossesse et m'apparaissait comme un geste naturel.
Je ne me suis donc pas vraiment informée car j'imaginais que tout se ferait simplement.
De plus, nous avions eu un cours sur l'allaitement à l'école d'infirmière et j'en avais retenu que pour la santé de la mère comme pour celle du bébé l'allaitement était le meilleur choix, donc j'allais allaiter bien sûr!
Et notre premier enfant est né...et les doutes sont arrivés!
Pourquoi mon bébé pleurait-il constamment?
Il ne semblait jamais apaisé !
il se jetait en arrière quand je lui proposait le sein, il hurlait..
Tout le monde m'avait vendu une belle histoire faite de tétées calmes, de bébé repu et de parents en extase...pas vraiment notre quotidien!
Raphael semblait affamé en permanence, il n'avait pas repris son poids de naissance à plus de 2 semaines de vie, j'avais des crevasses et je lui donnais de plus en plus de suppléments de lait artificiel, il souffrait de reflux ....bref j'avais un sentiment d'échec terrible !
Moi qui avais prévu de l'allaiter 6 mois, il n'avait pas un mois et déjà mon allaitement semblait se terminer...
J'ai alors rencontré un pédiatre formé à l'allaitement maternel lorsque Raphael avait 5 semaines.
Mon bébé n'était pas bizarre ou malade, je n'étais pas incompétente, j'avais reçu de mauvais conseils, c'est tout.
Rapidement, Raphael a grossi, nous avons dû utiliser un dal (dispositif d'aide à la lactation), j'ai dû tirer mon lait et finalement ma lactation est remonté progressivement; j'ai enfin pu arrêter les suppléments de lait artificiel !
Mais surtout : j'ai appris à me faire confiance, à regarder Raphael pour le comprendre, à accepter que notre démarrage ait été chaotique et tant d'autres choses!
Cette expérience m'a vraiment interpellé : comment se fait-il que ces connaissances tellement importantes pour les femmes qui choisissent d'allaiter soient si peu connues?
Pourquoi le premier pédiatre que j'avais vu en consultation juste à la sortie de la maternité n'a-t-il pas écouté mes difficultés d'allaitement?
Il m'avait simplement prescrit du lait artificiel en me disant que si l'allaitement maternel ne marchait pas il fallait lui donner des biberons....oui évidemment ! Je me doutais bien qu'il fallait que je nourrisse mon bébé!
Mais il y avait peut-être quelque chose à faire avant de sevrer mon bébé?
Je pensais naïvement que tout professionnel de santé en savait plus que moi sur l'allaitement, son fonctionnement, comment augmenter sa lactation etc...
Et je découvrais atterrée que non! Pas forcément.
Nous avons poursuivi notre chemin avec Raphael et après 4 mois et demi d'allaitement j'ai décidé d'arrêter.
Je devais sans cesse stimuler ma lactation pour avoir suffisamment de lait et je ne trouvais plus cette relation épanouissante.
Je me sentais quand même fière de moi d'avoir pu "tenir" 4 mois malgré nos difficultés.
Je conservais de cette période une sensation d'inachevée. Car si j'ai pu allaiter, c'était avec un stress permanent de manquer de lait ou de ne pas comprendre s'il avait encore faim, je n'étais pas détendue!
Lorsque je suis tombée enceinte de notre deuxième enfant, je me suis préparée en lisant énormément!
J'étais bien décidée à apprécier ce futur allaitement, je voulais vraiment y arriver!
Et tout s'est mieux passé!
Nous avons traversé des difficultés comme les mastites, les crevasses, les engorgements, les mycoses...mais je savais le principal : me faire confiance et faire confiance en mon bébé!
Bien sûr la confiance ne suffit pas, elle aide énormément.
J'ai aussi appris à demander de l'aide, à trouver des informations et pas des avis subjectifs, à comprendre le fonctionnement de mon corps etc...
L'allaitement de Gabriel ne s'est arrêté que lorsqu'il n'en a plus eu besoin.
Cette relation nous satisfaisait tout les 2, il grandissait bien et était en pleine forme!
J'avais enfin trouvé la maman que je voulais être.
4 ans plus tard, nous avons eu la chance d'accueillir une petite fille.
Salomé a bénéficié de nos expériences précédentes, tout nous semblait si facile!
Je suis devenue animatrice au sein d'une association de soutien à l'allaitement* avec l'envie de partager ces expériences et de soutenir les parents.
En parallèle de notre vie de famille, je poursuivais ma carrière à l'hôpital.
Mais l'envie de travailler auprès des parents était de plus en plus grande et un évènement m'a décidé : la naissance de Basile.
Basile est un petit bonhomme de 3 ans, joyeux et plein de vie comme le sont les enfants de cet âge-là!
Lorsqu'il est né, il a eu un peu de mal à téter.
Il avait du mal à grossir et sa maman Audrey m'a fait confiance pour l'accompagner.
Un jour en sortant de leur appartement, l'idée m'est apparu très clairement : je veux faire ça toutes jours!
Etre auprès des parents et des bébés, c'était une évidence!
Je suis parti de l'hôpital en 2021, j'ai débuté ma formation IBCLC avec le crefam en octobre 2021 et je aujourd'hui suis ravie de vous proposer mon accompagnement!
J'ai à cœur que les femmes connaissent le fonctionnement de leur corps, de leur lactation, afin de choisir et non subir.
Pour être en confiance et pour que leurs choix s'adaptent à leur vie, car il n'y a pas un allaitement parfait mais plein de façon de vivre cette relation si particulière.
*la leche league
Les connaissances de l'allaitement sont immenses
mais elles ne sont pas assez accessibles aux femmes,
les diffuser fait partie du rôle des IBCLC.